Ce qu’il faut inculquer à l’agonisant

Question Que vise-t-on à travers le fait d’inculquer à l’agonisant : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah conformément à la parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) : Inculquez à vos mourants : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah ? Louange à Allah. Inculquer, c’est apprendre et faire comprendre. Il s’agit…

Question

Que vise-t-on à travers le fait d’inculquer à l’agonisant : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah conformément à la parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) : Inculquez à vos mourants : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah ?

Louange à Allah.

Inculquer, c’est apprendre et faire comprendre. Il s’agit ici de faire en sorte qu’il y ait auprès du
mourant quelqu’un qui lui rappelle de prononcer : il n’y a pas
de dieu en dehors d’Allah comme on l’apprend aux enfants : Par
mourant on entend l’agonisant.

La recommandation portant
sur l’inculcation du mot de la sincérité à celui qui se trouve dans cet état
vise à lui permettre de terminer sa vie par elle, d’en faire se dernière
parole. Voilà pourquoi le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en
a donné l’ordre selon ce hadith rapporté par Abou Said al-Khoudri (P.A.a) :
Inculquez à vos mourants : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah.

Muadh ibn Djabal affirme
avoir entendu le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dire :
« Celui qui fait de : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah
sa dernière parole aura mérité le paradis » (rapporté par Ahmad, 21529
et par Abou Dawoud, 3116 et jugé bon par al-Albani dans Irwa al-Ghalil,
687.

D’après Anas, le Messager
d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) se rendit une fois au chevet
d’un malade et lui dit :

– « Oncle ! Dis : il n’y a
pas de dieu en dehors d’Allah

– Oncle maternel ou paternel !

– Oncle maternel

– Est-il vraiment meilleur pour moi de le
dire ? !

– Oui (rapporté par Ahmad, 13414).
AL-Albani dit dans Ahkam al-djanaïz que sa chaîne de transmission est
sûre selon les critères de Mouslim.

Cependant
il ne convient pas d’insister auprès du malade pour qu’il répète la formule,
s’il la prononce et ne dit rien après.

An-Nawawi dit :
« Ils (les ulémas) désapprouvent qu’on insiste à inculquer trop d’éléments
à l’agonisant ou qu’on lui demande de répéter une formule. Il faut éviter
de l’accabler et de rendre son état plus critique. Car il pourrait alors détester
au fond de lui-même la chose.

Ils (les ulémas) disent :
il ne faut pas lui demander de répéter la formule : il n’y a pas
de dieu en dehors d’Allah à moins qu’il ne dise autre chose après
l’avoir prononcée . Dans ce cas, on lui demande d’en faire sa dernière parole.

Quand Abd Allah ibn al-Moubarak
agonisait, un homme se mit à lui dire avec insistance : dis :
il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah .

L’agonisant lui dit :
ce n’est pas bon et je crains que tu ne fasses mal à un musulman après
moi. Quand tu m’as inculqué et que je n’ai suivis sans rien prononcé après
cela, tu devrais me laisser et attendre que je prononce d’autres propos avant
de recommencer l’inculcation de sorte à faire de son contenu ma dernière parole…

Voir Siyar aalam an-nubalaa,
8/418.

Cette
inculcation est recommandée même si l’agonisant était un infidèle. Car s’il
prononçait la formule concernée avant de rendre l’âme, elle lui serait utile,
dusse-t-il être châtié en fonction de ses péchés. D’après Abou Hourayra (P.A.a)
le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Inculquez
il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah Car celui qui en fait
sa dernière parole avant de mourir, entrera au paradis un jour, dusse-t-il
subir auparavant ce qu’il devra subir » (rapporté par Ibn Hibban et jugé
authentique par al-Albani dans Sahih al-Djami, 5150.

La preuve que cette inculcation
s’étend à l’infidèle se trouve dans l’attitude du Prophète (bénédiction et
salut soient sur lui) en face de son oncle Abou Talib et avec son domestique
juif. En effet, il dit à Abou Talib agonisant : « Oncle ! dis :
il n’y a pas d dieu en dehors d’Allah afin que je puisse en
faire un argument afin pour te défendre devant Allah » (rapporté par
al-Boukhari, 3884 et par Mouslim, 24). Présent au chevet de son domestique
juif agonisant, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) lui dit :
Embrasse l’Islam ou selon la version d’Ahmad, 12381, dit :
il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah (rapporté par al-Boukhari,
1356).

Deux remarques utiles
de Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde):

Premièrement, le contenu de l’inculcation doit-il être conçu
sous une forme impérative ? Faut-il que l’inculquant dise à l’agonisant : Dis :
il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah … ou suffit-il qu’il prononce
la formule devant lui pour la lui rappeler ?

Cheikh Ibn Outhaymine
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : « Il convient de
tenir compte de l’état du malade ; s’il est assez résistant ou mécréant
on lui donne un ordre en lui disant : « Dis : il n’y a pas de dieu
en dehors d’Allah .. ou termine ta vie par il n’y a pas de dieu
en dehors d’Allah … ou d’autres expressions similaires.

S’il est un musulman
faible, on ne lui donne pas d’ordre, mais on se contente de mentionner Allah
pour qu’il entende et se souvienne. Cette explication détaillée est le fruit
d’un examen des textes (de référence). S’agissant des textes, ils nous apprennent
que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) avait donné à son oncle
Abou Talib agonisant l’ordre de dire : il n’y a pas de dieu en
dehors d’Allah … en lui disant : oncle, dis : il
n’y a pas de dieu en dehors d’Allah .

Quant au résultant de
l’examen attentif des textes, il permet de déduire que si l’agonisant prononce
la formule qui lui est inculquée, c’est mieux pour lui. S’il refuse de la
prononcer, il est mécréant. S’il lui était difficile de la prononcer et qu’il
s’en abstienne pour cela, cela n’aurait aucun effet sur son sort.

De même, s’il s’agit
d’un malade musulman bien capable de prononcer la formule, le fait de lui
en donner l’ordre ne changerait rien. S’il est faible, le fait de lui en donner
l’ordre peut susciter une réaction marquée par la colère ou le refus au moment
de quitter la vie d’ici-bas.

Certaines personnes,
bien portantes refusent d’obéir par excès de colère quand on leur dit :
Dis: il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah … . La
colère fait oublier certains et les incite à dire : Je ne le dis
pas . Que dire alors de celui qui se trouve dans l’agonie ?

Deuxièmement, on se contente d’inculquer au malade :
il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah sans y ajouter :
« Muhammad est le Messager d’Allah parce que c’est ce qui est dans le
hadith : Inculquez à vos mourants: il n’y a pas de dieu en dehors
d’Allah et parce que le Prophète (bénédiction et salut soient
sur lui) a dit : « entrera au paradis celui dont la dernière parole
est : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah … . Le
mot de l’unicité (c’est-à-dire : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah »
est la clé de l’Islam. Ce qui le suit le complète et en découle. Si l’inculqué
prononçait les deux phrases de la profession de foi, il n’en aurait pas moins
fait de : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah ..
sa dernière parole puisque l’attestation de la prophétie de Muhammad complète
la première attestation. C’est pourquoi le Prophète (bénédiction et salut
soient sur lui) a fait des deux attestations un seul pilier de l’Islam. Aussi
ne répète-t-on pas l’inculcation. Apparemment, il ne suffit pas que l’agonisant
se contente de dire : J’atteste que Muhammad est le messager d’Allah .
Car il faut qu’il dise d’abord : il n’y a pas de dieu en dehors
d’Allah .Extrait de Charh al-mumti’, 5/177.

– Le hadith: « Oncle ! Dis :
il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah

– Oncle maternel ou paternel !

– Oncle maternel

– Est-il vraiment meilleur pour moi de le
dire ? !

Oui (rapporté
par Ahmad, 13414)» peut servir d’argument pour soutenir qu’on peut donner
au musulman l’ordre de prononcer la formulation en question. Il en est de
même du contenu de la conversation entre Omar ibn al Khattab et son médecin.
Quand ce dernier fit boire du lait caillé au premier et que la boisson coula
blanche et solidifiée à travers la blessure ouverte par le coup, il lui dit :

– Commandeur des croyants, fais un testament !

– Tu m’as dit la vérité ; si tu parlais autrement,
je te démentirais ».

A
l’entente de ces paroles, les gens pleurèrent.

– Ne pleurez pas devant moi . Dit Omar.

« Celui
qui veut pleurer doit sortir d’ici. N’avez-vous pas entendu le Prophète (bénédiction
et salut soient sur lui) dire : Le mort sera châtié en raison
des pleurs qu’il aura provoqué (rapporté par Ahmad, 296). Selon Ahmad
Shakir sa chaîne est authentique.

Traitez
avec lui comme indiqué ci-dessus.

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