Comment juger l’usage du programme « chapelet électronique » ?

Question Les forums regorgent de chapelets électroniques à employer pour glorifier Allah. Leur modalité d’utilisation est facile et ils aident à se rappeler Allah. Ils m’ont franchement ravi. Au cours des derniers jours, chaque fois que j’allume mon ordinateur, j’ouvre le programme et me mets à glorifier Allah et à attester son unité avec un…

Question

Les forums regorgent de chapelets électroniques à employer pour glorifier Allah. Leur modalité d’utilisation est facile et ils aident à se rappeler Allah. Ils m’ont franchement ravi. Au cours des derniers jours, chaque fois que j’allume mon ordinateur, j’ouvre le programme et me mets à glorifier Allah et à attester son unité avec un engagement tel que je ne ferme la page que quand je finis. Sans regarder (ailleurs) je m’en occupe et oublie (tout autre chose). Je sais qu’il est préférable d’utiliser la main mais, en ce qui me concerne, je préfère m’adonner à l’usage du net (à cet effet).

Je voudrais (vous) demander le jugement de cette pratique car j’ai entendu dire qu’elle provient des soufis. Or, mon intention n’est pas de les imiter car je me limite strictement à mentionner Allah. Je souhaite connaître le jugement. Puisse Allah vous procurer la quiétude. Sachons que j’ai beaucoup profité (du chapelet). Merci.

Louange à Allah.

Une divergence
oppose les ulémas à propos du jugement de l’usage du chapelet. Les uns disent
que cela constitue une innovation (religieuse) tandis que d’autres affirment le
contraire. Nous l’avons déjà expliqué dans la réponse donnée à la question n°
3009. Ce qui ne devrait faire l’objet
d’aucune divergence, c’est :

1.L’usage des mains est préférable car c’est ce que le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) nous a enseigné. Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a
dit : « L’usage de la main dans la glorification d’Allah (tasbiih) est une sunna car le prophète (Bénédiction et
salut soient sur lui) a dit à des femmes: Glorifiez Allah en usant
des articulations de vos doigt (pour le quantifier) car on interrogerales articulations et on les fera
parler. Extrait de Madjmou’ al-Fatwa
(22/506). Cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde) : Il lui (l’usage du chapelet) est préférable qu’on
compte la glorification à l’aide des articulations des doigts car (on les fera
parler) comme l’a enseigné le Prophète (Bénédiction et salut soient sur
lui) Extrait des Fatwas d’IbnOuthaymine (13/173).

2.Le port ostentatoiredu
chapelet pour attirer les regards est interdit.

Cheikh
al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde)a dit : S’agissant de
l’usage non nécessaire du chapelet et son affichage au public en l’accrochant
au tour du coup ou du poignet ou ailleurs, cela fait courir le risque, soit de
vouloir attirer les regards des gens, soit de faire croire qu’on le veut, soit
de s’assimiler aux hypocrites. En effet, le premier usage est interdit et le
second est, dans le meilleur des cas, réprouvé car le désir de se faire voir
par les autres pendant l’accomplissement d’un acte cultuel particulier comme la
prière, le jeûne, le rappel d’Allah et la lecture du Coran constitue l’un des
plus graves péchés. Extrait de Madjmou al-fatawas (22/506).

3.L’usage des doigts pour quantifier la glorification alors que sa
langue et son cœur sont distraits est une fausse manière de se livrer à la
glorification, et son auteur n’en sera pas récompensé. A ce propos,, al-Manawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
dit : Quant à la pratique observée au seindes désœuvrésdésinvoltes, qui consiste à tenir un chapelet cher, dont la majeure
partie des perles est décorative , sans concentration ni méditation, et tout en
parlant ou écoutant et commentant des informations et tout en remuant les
perles avec sa main alors que son cœur et sa langues s’occupent d’affaires
mondaines, cela est réprouvé et stigmatisé parce que relevant des actes les
plus odieux. Faydh al-Qadir (4/468).

Ibn al-Hadj al-Abdari (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
dit : « Certains le tiennent de manière à le rendre visible aux
autres et en égrènent les perles l’une après l’autre comme s’ils glorifiaient
Allah alors qu’ils sont engagés dans une conversation creuses parce que ne
portant que sur : on a dit ceci et celaou Untels’est fait… Il est
pourtant bien connu que l’on ne possède qu’une seule langue. Compter avec le
chapelet dans cette situation est faux car l’intéressé n’a pas une langueà utiliser dans le rappel d’Allah et une
autre pour dire ce qu’il veut. Aussi doit-on considérer un tel usage du
chapelet comme une manière d’attirer l’attention sur soi et de verser dans
l’hypocrisie et l’innovation (religieuse). Al-Madkhal
d’Ibn al-Hadj (3/205).

Deuxièmement,
nous avons visionné le programme évoqué dans la présente question. Il nous
semble que son usage est plus facile que celui du chapelet. Si l’on admet que
l’usage de ce dernier est permis, il doit en être de même pour le programme car
certaines appréhensions suscitées par l’usage du chapelet n’existeraient pas en
cas d’utilisation du programme, notamment le désir de se faire voir le chapelet
à la main ou le comptage à l’aide de la main effectué alors que la langue et le
cœur sont occupéspar des affaires
mondaines, notamment une conversation avec les autres. Cependant nous attirons
l’attention sur certaines considérations :

1.Les formules de dhikr non reçue du
Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et pour lesquels il n’a pas fixé
un nombre de récitation déterminé ne sont pas soumises à un nombre déterminé.
Aussi est-il permis au musulman de les réciter autant de fois qu’il voudra, peu
ou beaucoup.

Les ulémas de
la Commission Permanente pour la Consultance ont dit : « En principe,
les dhikr et pratiques cultuels sont à
recevoir tels quels car on n’adore Allah que conformément à ce qu’Il a établi.
Ce principe s’applique encore à leur modalité, à leur timing et à la fixation
de leur nombre. On applique tel quel tout ce qu’Allah a institué en matière de dhikr , d’invocations ainsi que toutes les autres
pratiques cultuelles sans les inscrire dans un temps, sans en fixer
arbitrairement le nombre ou le lieu, ou lamanière de faire.

Il ne nous est
pas permis de nous imposer une modalité, un temps ou un nombre. Bien au
contraire, nous L’adorons comme il nous est demandé de le faire. Quant à ce que
des arguments verbaux ou pratiques permettent de fixerdans le temps, de déterminer le nombre ou le
lieu ou la modalité, nous l’appliquons dans le culte
que nous vouons à Allah conformément à ce qui nous a été rapporté de façon sûre
de la charia.

Cheikh Abdoul
Aziz ibn Baz, Cheikh Abdourrazzaq
Afifi, Cheukh Abdoullah ibn
Ghoudayyan, Cheikh Abdoullah ibn Qaoud

Madjallatou al-bouth al-islamiyyah (21/53) et fatawasislamiques (4/178) Voir les réponses données
à la question n° 22457 et à la question n°
21902.

2.Le programme Icone a pour titre Les plus beaux noms d’Allah. Le
concepteur du programme s’est basé sur la version d’at-Tirmidhi
du nombre 99, version jugée faible selon l’avis unanime des ulémas du hadith.
Pour plus d’informations, voir la réponse donnée à la question
n° 72318.

Nous attirons
toutefois l’attention sur le fait qu’il n’est pas institué de mentionner Allah
Très –haut en utilisant un de Ses noms isolément. Aussi n’est- il pas institué
de rappeler Allah en disant : ô Allah, ô Allah, ô Allah ou ô al-Qouddous, ô al-Qouddos,etc. Voir
la réponse donnée à la question n° 9389 et
la question n° 91305.

Allah le sait
mieux.

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