Il n’est pas permis à une femme de voyager sans la compagnie d’un très proche parent (mahram)

Question Est il permis à une femme d’aller faire les pèlerinages mineur et majeur en compagnie d’un groupe d’hommes ou de femmes en l’absence d’un très proche parent pour elle? Louange à Allah. Premièrement, il y a une divergence au sein des ulémas sur cette question. Une partie d’entre eux dit: il est permis à…

Question

Est il permis à une femme d’aller faire les pèlerinages mineur et majeur en compagnie d’un groupe d’hommes ou de femmes en l’absence d’un très proche parent pour elle?

Louange à Allah.

Premièrement, il y a une divergence au sein des ulémas
sur cette question. Une partie d’entre eux dit: il est permis à la femme d’y
aller, à condition que la route soit sûre et qu’elle dispose de compagnons
dignes de confiance. D’autres disent: il ne lui est permis de voyager qu’en
compagnie d’un très proche parent capable de la protéger, même si elle
disposait de compagnons dignes de confiances. C’est la doctrine d’Abou Hanifa
et la doctrine d’Ahmad. Voici leurs arguments :

A.D’après Ibn Abbas (P.A.a) le Prophète (Bénédiction et
salut soient sur lui) a dit: une femme ne peut voyager sans la compagnie d’un
mahram. Ne peut entrer dans son intimité qu’un mahram.. Un homme dit alors: ô
Messager d’Allah! Je veux joindre l’armée engagée dans une Telle ou Telle
expédition alors que ma femme veut faire le pèlerinage?. Le Prophète lui dit: vas
l’accompagner.. (rapporté par al-Boukhara, 1763 et Mouslim,1341).

B. D’après Abou Hourayra (P.A.a) le Prophète (Bénédiction
et salut soient sur lui) a dit: Il n’est pas permis à une femme qui croit en
Allah et au jour dernier de voyager sur une distance à parcourir en un jour et
une nuit sans se faire accompagner d’un mahram.. (rapporté par
al-Boukhara,1038 et par Mouslim,133. Une autre version d’al-Boukhari (1139) et
de Mousmim (827) reçue d’Abou Said précise .distance de deux jours de marche.

Ibn Hadjar dit: le hadith d’Abou Said précise: deux jours
alors que le hadith d’Abou Haourayra parle d’un jour et une nuit. D’autres
versions reçues de la même source existent. Un hadith d’Ibn Omer parle de trois
jours. D’autres versions lui sont attribuées.

La plupart des ulémas appliquent les versions dépourvues
de restriction en raison de la diversité des restrictions. An-Nawawi dit: la
limitation n’est pas à prendre à la lettre car il interdit à la femme
d’entreprendre tout ce qui est considéré comme un voyage sans se faire
accompagner par un trèss proche parent. La limitation concernait une réalité
(isolée). Aussi n’est elle pas à être appliquée au sens plein. Ibn al-Minbar
dit: .la divergence (des versions) est due aux différences des situations des
auteurs des questions.. Extrait de Fateh al-Bari,4/ 75).

Deuxièmement, voici les arguments de ceux qui excluent la
nécessité de la présence d’un accompagnateur:

A.Ady
ibn Hatim (P.A.a) dit: une fois je me trouvais aux côtés du Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) quand un homme se présenta, histoire de
se plaindre de la pauvreté. Peu après, un autre vint se plaindre de
l’insécurité sur les routes… Il dit alors: ô Ady! Tu as été à Hayra?- Non, mais
on m’en a parlé- si tu vis long temps, tu verra une femme seule partir de Hayra
pour aller faire les tours de la Kaaba sans craindre rien d’autre qu’Allah..
Ady dit: j’ai effectivement vu une femme seule partir en voyage de Hayrajusqu’à la Kaaba sans craindre autre chose
qu’Allah.. (rapporté par al-Boukhari,2400).

On réfute
cet argument en disant qu’il s’agit là d’une information donnée par le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) portant sur un évènement à venir, ce qui
n’implique pas nécessairement que l’objet de l’évènement soit permis car il
peut l’être comme il peut ne pas l’être en fonction des arguments religieux.
C’est comme l’information donnée par le Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) concernant la diffusion de laconsommation du vin , de l’adultère et des meurtres avant la venue de
l’Heure. Pourtant il s’agit de choses prohibées parce figurant parmi les péchés
majeurs.

Aussi
entend on dire dans ce hadith que la sécurité règnera au point qu’une femme
osera voyager toute seule sans se faire accompagner d’un poche parent, ce qui
ne veut pas dire qu’il lui est permis de le faire.

An-Nawawi
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: tout ce que le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) a prédit comme partie des signes de
l’Heure n’entre pas forcément dans les catégories des actes interdits ou désapprouvés.
En effet, la rivalité portant sur la construction de grands immeubles,
l’accumulation des richesses et le fait que 50 femmes n’auraient qu’un seul
responsable de leurs affaires, rien de cela n’est indubitablement pas interdit.
Il ne s’agit que de signes. Or les singes n’ont rien à voir avec l’interdiction
car ils peuvent être annonciateurs du bien, ou du mal ou du licite ou de
l’illicite ou de l’obligatoire ou d’autres. Allah le sait mieux..».

Il
convient de savoir que la divergence des ulémas à propos du fait de considérer
la présence d’un très proche parent de la femme voulant faire le pèlerinage
concerne exclusivement le pèlerinage obligatoire. Quant au pèlerinage
surérogatoire, tous les ulémas sont d’avis qu’elle ne peut y aller sans la
compagnie d’un très proche parent ou de son époux, conformément à ce qui est
écrit dans al-mawsou’a al-fiqhiyya,17/36.

Les ulémas
de la Commission Permanente ont dit: .« La femme qui ne dispose pas d’un proche
parent pouvant l’accompagner dans son pèlerinage n’est pas tenue d’entreprendre
celui-ci car la présence d’un tel accompagnateur fait partie des moyens à
mobiliser. Or la capacité de mobiliser les moyens du pèlerinage est une
condition d’exigibilité du pèlerinage. Allah Très haut dit: Et c’est un devoir
envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de
la Maison. (Coran,3:97).

Il n’est
pas permis à une femme d’entreprendre un voyage pour le pèlerinage ou pour
d’autres objectifs sans se faire accompagner d’un très proche parent ou de son
époux. C’est avis est celui d’al-Hassan, d’an-Nakha’i, d’Ahmad,d’Isaac, d’Ibn
al-Moudir et des partisans de l’opinion (personnelle). C’est l’avis juste,
compte tenu du verset susmentionné et de la portée générale des hadiths qui
interdisent à la femme de voyager sans se faire accompagner de leur époux ou
d’un très proche parent. Malik, Chaffi et al-Awza’i soutiennent le contraire et
formulent une condition sans preuve. Ibn al-Moudir dit: ils se sont détournés
du sens apparent du hadith et ont formulé une condition qui ne repose sur
aucune preuve..» Extrait de Fatawa de la Commission Permanente,11/90-91.

Les ulémas
de ladite commission disent encore: Ce qui est juste, c’est qu’une femme ne
doit pas voyager pour faire le pèlerinage sans être accompagnée de son mari ou
d’un très proche parent. Il ne lui est pas permis de se contenter de la
compagnie de femmes sûres étrangères à elle, voire même avec sa tante
paternelle ou maternelle ou sa propre mère; il faut qu’elle se fasse
accompagner par un très proche parent mâle ou par son époux. Si elle ne trouve
pas un tel accompagnateur, elle n’est plus tenue d’accomplir le pèlerinage..
Extrait de fatawa de la Commission Permanente,11/92.

Allah le
sait mieux.

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