Il prétend avoir découvert une lacune dans l’éloquence du Coran

Question On lit dans la sourate 2 ceci : Certes, Nous avons donné le Livre à Moïse; Nous avons envoyé après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l’ avons renforcé du Saint-Esprit. Est- ce qu’ à chaque fois, qu’ un Messager vous apportait des vérités…

Question

On lit dans la sourate 2 ceci : Certes, Nous avons donné le Livre à Moïse; Nous avons envoyé après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l’ avons renforcé du Saint-Esprit. Est- ce qu’ à chaque fois, qu’ un Messager vous apportait des vérités contraires à vos souhaits vous vous enfliez d’ orgueil? Vous traitiez les uns d’ imposteurs et vous tuiez les autres. (Coran, 2 : 87).

Mon collègue chrétien dit : regarde comment une phrase avec un présent indicatif (vous tuez) est coordonné à un autre construite avec un verbe au passé (vous tratiez). Le verset devrait se présenter comme suit : (à Dieu ne plaise que nous changions quoi que ce soit dans le saint Coran) : Vous avez démenti un groupe et tué un autre en mettant le deuxième verbe (tuer) au passé puisque les prophètes ont cessé d’exister depuis la mort de Muhammad, le sceau des prophètes. Rappelons en passant que l’intéressé ne croit pas que Muhammad est un prophète ; il croit plutôt que Jésus était le sceau des messagers.

Le verset 47 de la sourate 3 se présente ainsi : .. Quand Il décide d’ une chose, Il lui dit seulement: “Sois”; et elle est aussitôt. . Mon collègue chrétien considère aussi que cette construction est faible et qu’il serait plus correct ( à Dieu ne plaise que nous changions quoi que ce soit du Saint livre) : – Sois ; et elle est . J’espère un éclairage de votre part pour me permettre de lui répondre. Interrogez les gens du Rappel si vous ne savez pas.

Louange à Allah.

Premièrement, celui qui se trouve incapable d’engager une discussion,
doit craindre Allah pour ce qui le concerne et éviter de déclencher un débat ;
il vaut mieux qu’il protège sa religion contre toute querelle avec des ignorants
ou des gens qui nourrissent des doutes.

Deuxièmement, s’agissant des doutes suscités – qui sont en réalité
plus fragiles que la toile d’araignée – nous y répondrons de deux manières.

La première, succincte, consiste à dire que le Coran
est le livre d’Allah révélé à des arabes purs qui devançaient les autres nations
dans les domaines de l’éloquence et de la rhétorique. Ces arabes manifestaient
le plus grand intérêt pour ce domaine et avaient atteint la plus haute maîtrise
des facettes de rhétorique. Ils organisaient des festivals marqués par la déclamation
de poèmes et la prononciation de grands discours et avaient attaché une sélection
de leurs poèmes à la Kaaba pour manifester leur admiration de l’éloquence et
de la rhétorique. Ils rivalisaient dans la composition de beaux poèmes et discours.
La poésie coulait dans leurs veines ; ils ne pouvaient s’empêcher de la
laisser s’exprimer en cas de tristesse, de joie, de mort, de naissance, de bonheur,
de malheur, de victoire ou de défaite. Les proches et les étrangers leur reconnaissaient
ces dons et aucune nation ne les y égalait.

C’est pourquoi la sagesse divine
a voulu que le Coran fût révélé dans cette langue qui leur inspirait la fierté
et leur faisait croire qu’ils étaient supérieurs aux autres peuples. Cependant
le Coran les a éblouis par ses merveilleux termes, ses beaux sens et ses grands
objectifs et styles, de manière qu’ils se sont soumis et ont eu pour le Coran
un respect tel qu’ils n’osaient plus remettre en cause un seul de ses mots ou
construction ou mode d’expression.

Allah, le Transcendant, les a défiés dans Son livre
de produire un texte égal au Coran et ils n’ont pas pu le faire. A fortiori
ils n’ont pas pu mettre en cause ni sa syntaxe ni sa parfaite clarté. C’est
pourquoi le Très Haut dit : Dis: “Même si les hommes et les djinns
s’ unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne sauraient
produire rien de semblable, même s’ ils se soutenaient les uns les autres”.
(Coran, 17 : 88). Ensuite, Allah les a mis au défi de produire un texte
comparable à dix de ses sourates. À ce propos, le Très Haut dit :
Ou bien ils disent: “Il l’ a forgé (le Coran)” – Dis: “Apportez
donc dix Sourates semblables à ceci, forgées (par vous). Et appelez qui vous
pourrez (pour vous aider), hormis Allah, si vous êtes véridiques”.
(Coran, 11 : 13).

Quand ils se sont avérés incapables de relever ce défi,
Allah les a mis qu défi de produire l’équivalent d’une seule sourate du Coran.
À ce propos le Très Haut a dit : Si vous avez un doute sur ce que
Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable
et appelez vos témoins, (les idoles) que vous adorez en dehors d’ Allah, si
vous êtes véridiques. (Coran, 2 : 23).

Cela étant, il est inacceptable de la part de quelqu’un
qui vit dans une époque marquée par la détérioration de la langue (arabe) à
cause de son contact avec les autres langues, de proférer de telles balivernes
qui ne font que révéler la profondeur de son ignorance, la pauvreté de sa pensée,
la fragilité de sa logique et la défectuosité de sa langue. Jadis, on a dit :

Que de fois une mauvaise compréhension

Fait remettre en cause une parole exacte !

La deuxième manière plus
exhaustive consiste à démontrer les facettes de l’éloquence et de la rhétorique
dans les passages critiqués.

Quant à la parole du Très Haut : Certes,
Nous avons donné le Livre à Moïse; Nous avons envoyé après lui des prophètes
successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l’
avons renforcé du Saint-Esprit. Est- ce qu’ à chaque fois, qu’ un Messager vous
apportait des vérités contraires à vos souhaits vous vous enfliez d’ orgueil?
Vous traitiez les uns d’ imposteurs et vous tuiez les autres (2 :
87) l’érudit, at-Tahir ibn Ashour dit dans son commentaire du Coran intitulé :
at-tahrir wat-tanwîr, 1/598 : « le verbe (tuer) conjugué au présent
indicatif est substitué au passé pour amener le lecteur à se représenter à l’esprit
un état affreux, leur état quand ils tuaient leurs messagers. C’est comme la
parole du Très Haut : Et c’ est Allah qui envoie les vents
qui soulèvent un nuage que Nous poussons ensuite vers une contrée morte..
(Coran, 35 : 9). Ceci s’ajoute à ce que l’expression vous tuez
permet de maintenir la rime, d’où un sens parfaitement clair et un bel agencement ».

Cheikh Ibn Outhaymine cite dans
son commentaire du Coran (1 : 283) un autre avantage que des ulémas reconnaissent
à l’usage de l’expression vous tuez qui indique la continuité.
C’est que les Juifs ont perpétué la tradition qui consiste à tuer les prophètes
systématiquement jusqu’au dernier d’entre eux : Muhammad. En effet, ils
ont tué ce dernier à cause du poison qu’ils lui ont fait avaler à Khaybar car
il n’a cessé d’en souffrir jusqu’à sa mort et il disait au cours de son ultime
maladie : le repas que j’ai consommé à Khaybar n’a cessé de m’affaiblir
et c’est maintenant que ma veine basilique va ceder (rapporté
par Abou Dawoud, 4512 ; rapporté par al-Boukhari de manière suspendue ;
déclaré par al-Albani beau et authentique dans Sahihi Abi Dawoud,
3784).

S’agissant de la parole du Très Haut : Quand Il
décide d’ une chose, Il lui dit seulement: “Sois”; et elle est aussitôt.
(3 : 47), ce que le critique en dit constitue la plus grande preuve de
son ignorance puisque le verset parle de la volonté divine portant sur la future
existence d’une chose et non son existence dans le passé. C’est ce qu’indique
l’usage de la particule : idha qui indique le futur. C’est pourquoi
le verbe (dire) est conjugué au présent indicatif qui indique (aussi) le futur.
C’est aussi pourquoi ce verbe est suivi du verbe (être) conjugué au présent
indicatif employé pour le futur.

Allah le sait mieux.

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