Il veut commettre un acte interdit, quitte à se repentir

Question Si quelqu’un dit qu’il va boire du vin, commettre l’adultère et d’autres actes interdits avant de se repentir, son repentir sera –t-il agréé? Puisse Allah vous récompenser par le bien? Louange à Allah. Premièrement, l’auteur des propos- puisse Allah le guider- ne s’est pas rendu compte qu’il a déjà désobéi à Allah en prononçant…

Question

Si quelqu’un dit qu’il va boire du vin, commettre l’adultère et d’autres actes interdits avant de se repentir, son repentir sera –t-il agréé? Puisse Allah vous récompenser par le bien?

Louange à Allah.

Premièrement, l’auteur des propos- puisse Allah le
guider- ne s’est pas rendu compte qu’il a déjà désobéi à Allah en prononçant
lesdits propos, même s’ils n’étaient pas suivis d’actes.

A.D’après
Abou Hourayra (P.A.a) le
Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Certes, Allah a pardonné
à ma communauté ce qu’elle pense faire, pourvu qu’elle ne le dise ou ne le
fasse. (rapporté par al-Boukhari, 4968 et par Mouslim,127)

Cheikh al-islam Ibn Taymiya dit: il (le Prophète) a pardonné les pensées non
exprimées et établi une différence entre la pensée et la parole et a dit qu’on ne
tient personne responsable de pensées non exprimées. C’est-à-dire non
transformées en paroles, selon l’avis unanime des ulémas. Extrait de Madjmou fatawa,7/132.

B.Abou
Kabsha al-Anmari déclare
avoir entendu le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) dire: «la
vie mondaine appartient à quatre personnes:

– un fidèle serviteur d’Allah auquel Il a donné un savoir
et une fortune et qui utilise ses biens avec la crainte d’Allah et entretient
ses liens de parenté et sait qu’Allah a un droit sur ses biens. Celui-là occupe
la meilleure place.

– un fidèle serviteur auquel Allah a donné un savoir sans
lui donner une fortune. Il nourrit une sincère intention et dit: si je possédais
des biens, je ferais ceci pour un Tel. Celui-là sera traité en fonction de son
intention, celle-ci ayant la même récompense que l’action.

– un fidèle serviteur auquel Allah a donné des biens sans
lui donner un savoir. Il dépense ses biens dans l’ignorance, ne craint pas son
Maître, n’entretient pas ses liens de parenté et ne connait
pas les droits d’Allah sur ses biens. Celui-là occupe la plus mauvaise place.

– un fidèle serviteur d’Allah dépourvu de biens et du
savoir et qui dit: si je possédais des biens, je les utiliserais comme le fait
un Tel. Celui-là sera traité en fonction de son intention et récompensé en
conséquence.» (rapporté par at.-Tirmidhi,2325
qui le juge bon et authentique, et par Ibn Madjah,4228).

L’auteur des propos cités en titre ne s’est pas rendu
compte qu’il se pourrait encore qu’il devienne incapable de se repentir en
raison d’un débordement de plaisir et de son emprise sur lui et de la
perpétuation de l’acte de rébellion. Il pourrait aussi ne pas avoir le temps de
se repentir à cause de l’arrivée (soudaine) du terme de sa vie et de la saisie
de son âme. En outre, qu’il écoute la parole d’Allah le Puissant et Majestueux:
Parce qu’ils n’ont pas cru la première fois, nous détournerons leurs cœurs et
leurs yeux; nous les laisserons marcher aveuglement dans leur rébellion.
(Coran,6:110).

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui
accorder Sa miséricorde) dit: «un desreflets de la meilleure compréhension (de la religion) consiste à
craindre de tomber sous l’emprise des péchés à la venue de la mort et se priver
ainsi de l’heureuse fin. L’imam Ahmad dit que quand Abou Dardaa
agonisait, il perdait connaissance et reprenait ses esprits et récitait: Parce
qu’ils n’ont pas cru la première fois, nous détournerons leurs cœurs et leurs
yeux; nous les laisserons marcher aveuglement dans leur rébellion (Coran,6:110). Les anciens craignaient que les péchés constituent
une barrière entre eux et l’heureuse fin.» Extrait de al-djawa
al-kafi d’Ibn al-Qayyim,167).

Deuxièmement, l’auteur des proposcités en titre doit solliciter le pardon de
son Maître et se repentir devant Lui à cause de ses propos et de sa
détermination persistante à désobéir. Allah le Transcendant et Très haut en a
fait obligation à Ses fidèles serviteurs en disant: Ô vous qui avez cru!
Repentez-vous à Allah d’un repentir sincère. Il se peut que votre Seigneur vous
efface vos fautes et qu’Il vous fasse entrer dans des Jardins sous lesquels
coulent les ruisseaux (Coran,66:8).

Allah Très haut nous a informé qu’Il agrée le repentir de
Ses fidèles serviteurs, leur pardonne, voire transforme leurs mauvaises actions
en bonnes actions. C’est dans ce sens qu’Il dit: Et c’est Lui qui agrée de Ses
serviteurs le repentir, pardonne les méfaits et sait ce que vous faites (Coran,42:25) et dit: sauf celui qui se repent, croit et
accomplit une bonne œuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en
bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux
(Coran,25:70).

Selon les ulémas, le repentir parfait implique la réunion
des conditions que voici:

a)La
sincérité dans le repentir;

b)L’abandon
des péchés;

c)Le
regret de les avoir commis;

d)La
ferme détermination de ne pas retomber dans les péchés;

e)L’immédiateté
du repentir car Allah n’accepte pas le repentir qui s fait à l’agonie juste
avant de rendre l’âme ni le repentir qui se fait après le lever du soleil à
l’ouest;

f)La
restitution des droits des autres quand le péché implique une violation des
droits d’autres humains.

Troisièmement, nous apportons à l’auteur des propos cités
en titrela bonne nouvelle selon
laquelle s’il n’exécute pas son intention déclarée, s’il s’en détourne par
crainte d’Allah et par respect pour Ses interdits, Allah Très haut lui inscrit
des bienfaits dans son registre à la place de la mauvaise action qu’il avait
projetée de faire. D’après Abou Haourayra (P.A.a) le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur
lui) a dit: Allah dit: quand mon fidèle serviteur ne fait que vouloir
commettre un mauvais acte, ne l’inscrivez en sa défaveur que quand il l’aura
commis. S’il le commet, inscrivez un seul acte. S’il s’en détourne par crainte
pour moi, inscrivez un bon acte en sa faveur. Quand il ne fait que vouloir
accomplir un bon acte, inscrivez lui un bon acte. S’il le réalise, multipliez le
lui par dix , voire par sept cents. (rapporté par al-Boukhari,7062 et
par Mouslim,129, le premier étant l’auteur de la
présente version.)

Allah le sait mieux.

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