Si les animaux à sacrifier sont chers dans un pays، peut-on envoyer l’argent dans un autre pays (où ils coûtent moins cher) ?

Question Le prix d’un animal à sacrifier peut coûter chez nous jusqu’à 1200 rials, voire plus. Ce prix est élevé même pour celui qui a les moyens de le supporter. N’est-il pas préférable de remettre cette somme à des organisations qui envoient à l’extérieur des sacrifices d’un coût de 200 ou 300 rials pour que…

Question

Le prix d’un animal à sacrifier peut coûter chez nous jusqu’à 1200 rials, voire plus. Ce prix est élevé même pour celui qui a les moyens de le supporter. N’est-il pas préférable de remettre cette somme à des organisations qui envoient à l’extérieur des sacrifices d’un coût de 200 ou 300 rials pour que la somme puisse servir à l’achat de 3 sacrifices au lieu d’un seul selon le prix local ?

Louange à Allah.

En matière de sacrifice, la Sunna enseigne que le musulman le fasse dans
son pays. Cela permet de réaliser de nombreux avantages et actes cultuels qui
échappent au musulman qui fait son sacrifice en dehors de son pays en utilisant
le canal des associations caritatives auxquelles il remet de l’argent pour
qu’elles fassent égorger les sacrifices dans un autre pays.

1.Cheikh al-Outhaymine
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : «A l’inverse, des gens
donnent de l’argent pour qu’on fasse des sacrifices en leur nom en d’autres
endroits. Ce qui est une erreur. Certains remettent de l’argent à
l’Organisation Islamique Internationale de Secours ou à d’autres organisation
pour qu’elles fassent procéder à des sacrifices en d’autres lieux. Ce n’est pas
comme ça qu’on fait le sacrifice. Celui-ci est un rituel que chaque personne
concernée doit observer dans son pays.

De par sa grâce, Allah le Puissant et Majestueux a réservé aux pèlerins des
offrandes sacrificielles à faire pour se rapprocher de Lui au cours des jours
de la Fête comme Il a institué le Sacrifice au profit de ceux qui ne
participent pas au pèlerinage afin qu’ils s’associent aux pèlerins dans un des
rituels observés pour Allah le Puissant et Majestueux : Nous avons désigné,
à votre intention, les chameaux pour servir dans les rites sacrificiels.
(Coran, 22 :36).

Si le sacrifice est envisagé pour ce dessin, nous disons à son
auteur : ne le fais pas en dehors de chez toi. Fais-le chez toi. Observe
ce rituel. Envoyer de l’agent ailleurs pour qu’on le fasse pour toi est
contraire à la Sunna et fait perdre beaucoup d’avantages dont nous spécifions
ce qui suit :

Premièrement, passer sous silence un des rites à observer pour Allah dans
ton pays, à savoir le Sacrifice.

Deuxièmement, se priver de l’acte de rapprochement à Allah que constitue
l’égorgement de l’animal à sacrifier car c’est qui est institué est que
l’auteur du sacrifice égorge l’animal de sa propre main. Pour les ulémas, s’il
ne sait pas le faire, qu’il assiste à l’égorgement. Ce qu’il rate (quand l’acte
se fait à l’extérieur).

Troisièmement, tu rates la mention du nom d’Allah au moment de l’égorgement
car si le sacrifice est égorgé chez toi, c’est toi-même qui mentionnes le nom
d’Allah sur lui. Allah a fait allusion à cet avantage en ces termes :
À chaque communauté, Nous avons assigné un rite sacrificiel, afin que
ses membres invoquent le Nom de Dieu sur les bêtes prélevées sur le cheptel
qu’Il leur a attribué. (Coran, 22 :34). Quand ton sacrifice est envoyé
loin de chez toi, tu ne peux pas savoir si on a mentionné le nom d’Allah au
moment de l’égorger ou pas. Ce qui te prive de la possibilité de le faire.

Quatrièmement, tu rates la possibilité d’en manger. Quand tu envoies ton
sacrifice à la Bosnie Herzégovine, à la Tchétchénie, en Somalie et ailleurs,
pourrez-vous en manger ? Non, tu ne pourras pas en manger. Or, Allah le
Puissant et Majestueux a dit : Mangez-en vous-mêmes et donnez-en à
manger aux pauvres démunis. (Coran, 22 :28) et : Vous
pourrez vous nourrir de sa chair et en distribuer aux nécessiteux discrets et
aux pauvres mendiants. (Coran, 22 :36). Il commence par évoquer le
fait de s’en nourrir. Ce qui a fait dire à certains ulémas musulmans qu’on a
l’obligation de manger de son sacrifice comme on a l’obligation d’en donner une
partie en aumône. Ce qu’on rate au cas où le sacrifice ne se fait pas dans le
pays du sacrificateur.

Cinquièmement, tu rates la répartition requise. En effet, en matière de
sacrifice, on en mange, en offre et en dédie une partie à l’aumône. Quand la
répartition est faite ailleurs, on ne sait pas si on en donne une partie en
aumône aux pauvres ou en offre une partie à des riches ou à des gens qui ne
sont pas musulmans.

Sixièmement, tu prives tes compatriotes de profiter de ton sacrifice car tu
aurais pu en offrir à tes compagnons et voisins. Tu aurais pu en donner en
aumône aux pauvres de ton pays. Quand tu envoies le sacrifice à l’extérieur, tu
rates tout cela.

Septièmement, tu ne peux pas savoir si le sacrifice sera égorgé de manière
parfaite ou, au contraire, imparfaite. Car l’égorgement peut précéder la prière
et se faire après les jours du Tashriq (11e
12e et 13e jour). Il est possible en plus que l’égorgeur
ne mentionne pas le nom d’Allah. Tout cela est probable. Quand l’égorgement se
fait chez toi, tu le fais comme tu veux et de la manière la plus parfaite.

Voilà pourquoi nous te conseillons de ne pas donner de l’argent pour qu’on
fasse ton sacrifice hors de ton pays. Fais-le chez toi. Nous conseillons en
plus à celui qui possède un surplus d’argent d’en donner en aumône à ses frères
nécessiteux dans un pays musulman quelconque. Que le sacrifice se fasse en
l’absence de l’exagération et du laxisme. » Al-liqaa
ach-chahri, liqaa n°
26.

2.Cheikh Salih al-Fawzan (Puisse Allah le protéger) a dit : «Ô
Musulmans ! Le sacrifice repose sur une forte recommandation de la Sunna.
Il concerne celui qui en a les moyens et se fait au domicile. Les familles en
mangent chez elles, en offrent à leurs voisins et en donnent une partie en
aumône aux pauvres de leur entourage.

Quant à la pratique innovée par certains qui consiste à en remettre le prix
à des associations caritatives qui fassent égorger les sacrifices à l’étranger
loin de chez l’auteur du sacrifice, cette pratique-là est contraire à la Sunna.
C’est une modification de l’acte cultuel qu’il faut cesser et faire égorger les
sacrifices chez leurs auteurs donc dans leurs pays. C’est ainsi qu’on se
conforme à la Sunna appliquée par les Musulmans depuis le temps du Messager
d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) jusqu’à l’apparition de cette
façon de faire. Je crains qu’elle soit une innovation. Le Prophète (Bénédiction
et salut soient sur lui) a dit : Quiconque introduit dans notre ordre une
pratique qui lui est étrangère la verra rejeter. Il (le Prophète) a dit
encore : Méfiez-vous des pratiques inventées car elles constituent des
innovations. Or l’innovation est une aberration.

Si quelqu’un veut faire une aumône au profit des nécessiteux, la porte de
l’aumône est largement ouverte. Il n’est pas permis de modifier un acte cultuel
sous prétexte d’y inclure une aumône. Le Très-haut a dit : Prenez ce que
le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Craignez
Dieu, car Il est Terrible quand Il sévit ! (Coran, 59:7). La revue Daawa, vol. 1878 du
27/11/1423 H.

Quand le prix du sacrifice est élevé, que le riche s’en charge. Il
remportera auprès d’Allah Très-Haut une récompense proportionnelle à sa
dépense. Quant au pauvre incapable de se procurer le prix d’un sacrifice, il
n’a pas à s’en occuper car Allah n’impose à aucune âme ce qui dépasse sa
capacité.

Quant à celui qui veut faire des aumônes au profit de ses frères musulmans,
qu’il leur donne ce qu’il lui plaît de donner. Quant au sacrifice, qu’il ne le
fasse que dans son pays.

Allah le sait mieux.

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